C'est seulement maintenant qu'Yves Namur donne à lire des textes des années 1980 et montés en deux parties : un  poème image puis un bref poème pour définir 0, l'œuf en complicité ironique pour honorer ses maitres ou pairs (Norge, Izoard) et ce dans un certain lettrisme ou spatialisme cher à l'esthétique d'alors d'Ilse et de Pierre Garnier.
Tout un jeu d'énigmes transparaît en divers renversements là où entre le bas et le sommet de chaque page  surgissent des confrontations  entre dessin et son commentaire crée des empiètements drolatiques entre le fond et la forme où le "O" hausse le ton, là où bouche ouverte des vanités se montrent et démettent dans un retour à un pur esprit du surréalisme belge auquel Namur n'avait pas jusque là habitué. D'où l'intérêt de ce retour aux sources.

Jean-Paul Gavard-Perret

Yves Namur, 0, l'œuf, préface de Francis Édeline, La lettre volée, octobre 2022, 142 p.-, 20€