Et si la Mesure de trop d’Alain Claude Sulzer était une fausse note ?

Un postulat de départ qui pique ma curiosité. Marek Olsberg, star mondiale du piano, stoppe soudain son geste, en plein concert. La sonate pour piano n°29 de Beethoven est sabordée. Il se lève face au public. "C’est tout", siffle-t-il entre ses dents. Il s’en va sans un regard. On a d’emblée le parallèle avec Glenn Gould qui s’affiche dans le cerveau. On veut lire ce livre…


Patatras ! Cette fameuse scène n’arrive qu’aux deux tiers du roman. L’avant – et l’après – ne sont que successions de scènes de la vie de certains spectateurs pris sous la loupe de l’écrivain pour montrer ce qui se dérègle chez eux à la suite de ce concert avorté. Rien que du banal et du déjà vu : adultère, hystérie, quête de sens… Blablabla…


Pas de style, pas d’histoire ni d’intrigues, ni personne à la manœuvre : si chez Lévy on se plaint de l’écriture il se passe au moins un petit quelque chose ; ici, non c’est seulement la lenteur suisse d’une écriture qui se perd, des portes ouvertes qui sont enfoncées, on s’ennuie, on s’endort, le livre tombe des mains. Tant pis.


Annabelle Hautecontre


Alain Claude Sulzer, Une mesure de trop, traduit de l’allemand par Johannes Honigmann, Éditions Jacqueline Chambon, septembre 2013, 268 pages, 22,00 €

Aucun commentaire pour ce contenu.