Les déserts d’Odile Escolier

Une silhouette noire brille noire dans le désert. Elle est  prisonnière des sables. Ses lignes à peine plus larges que l’émotion s’offrent à l'existence. Solitude. Image comme foudroyée. Il faut juste un peu de couleur pour la troubler. Odile Escolier ramène à de tels moments de l'exil. Une autre silhouette semble murmurer : “ je voudrais aller plus loin avec toi ”. Entre le mur de sable et celui du tableau restent à peine des ondulations d’un ciel fondu.


De fait ce n’est pas la solitude mais plutôt ses degrés. Si bien que dans chaque toile le regardeur cherche une voie, une trace de vie. Il espère un premier matin du monde. Même si le soir n’est pas loin. Qu’importe : l’être dans la fixité du tableau marche, s’approche, s’éloigne. Au fond de tels déserts et dans leur  silence  les mots sont rendus à leur nature de masque et de cendres. Quant au paysage il détourne le fini. L’être rêve de rencontrer au moins l’arbre impossible dont personne ne peut triompher.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

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