Nicolas Bernière : femmes de Pigalle et d’ailleurs


L’œuvre de Nicolas Bernière en ses diverses transfigurations rend toujours le monde presque inexistant à lui-même. Chaque portrait de groupe ou individuel met en cause celui qui se tenant à eux ne tient à rien. Car les femmes saisies sont des illusions d’optique, des fantasmes décalés. Les reprises d’images du réel séparent, divisent, défont le réel pour le transformer en un cheminement sans but, une certitude de chutes sans chemin.  

 


L’œuvre ne cherche pas à justifier le réel. Son créateur le « déforme » pour ne laisser ce que Blanchot nommait « le résidu inéliminable de l'être ». Bref quelque chose résiste mais pas forcément ce qu'on croit.   Il convient en conséquence de laisser venir à nous l’œuvre. Le monde s'y efface mais sans qu'on renonce à son immensité errante puisque l’artiste la met en exergue sous divers angles et matières pour faire émerger des formes inconnues à elle-même. De la confusion sort un ordre qui échappe encore. L’œuvre devient la possibilité  d’échapper au langage plastique de laboratoire  comme à celui qui ne serait qu’un simple  outil au service du décorum.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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