Camilla Pongiglione : palpitations

Frontières, limites extrêmes, seuils mais aussi cœurs ouverts deviennent pour Calilla Pongiglione une manière d’explorer ce qui tient à l’incessant devenir de son « moi » et du monde. Trop d’artistes les confondent avec le néant et les  maintiennent à distance.  L’artiste canadienne s’y refuse. Elle transforme la photographie en cérémoniel austère et poétique. Elle divague parmi des ruines,  se retire ou se perd auprès des vagues. En surgit par effet de réel une mystique sensuelle moelle qui transmute causes et effets.

 

L’oeuvre échappe au morcellement sinistre des instants où le présent n’est qu’un point insignifiant entre le poids d’un passé nécrosé et la vanité d’un avenir douteux. Ce présent poétique est la reprise des instants écoulés par une présence qui leur porte secours et en répond quel que soit leur poids de douleur et de joie, de solitude ou de partage. La photographie transforme la vision en destin. S’y traverse des frontières. Le cœur palpite sur la musique du vent en une danse de vie plus que de mort. Il s’agit de vivre d’amour et d’eau fraîche, d’air et de lumière. Entre le dehors et le dedans.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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