Natalie Huth en « dentelles »


 

Avec Natalie Huth n’existe plus d’un côté le corps et l’autre les rouages des âmes. Ne restent que des signes qui se partagent entre l’ascèse et la souplesse. Les silhouettes deviennent une parure d’air plus qu’une mentalisation. Le corps qui se transforme en image change de registre et quasiment de statut. La vue se dénude. La représentation aussi puisqu’elle se limite à des contours. Elle  est porteuse de significations plus fortes que si elles s’engrossaient de formes pleines. Eros est là, discret  mais il dresse des figures. Leur attraction est prégnante et parfois provocante. Et si une image vaut mille mots, celles de l’artiste en valent des milliers. À la candeur fait place une émotion profonde. Elle se fonde sur le signe et sa "matière" en un équilibre parfait entre formes et sens.

 

C’est pourquoi de telles « images » ne se quittent pas.  La pensée y court, cherche un sens dans les intentions du défi plastique de Natalie Huth. La sensualité remplace tout propos discursif. Elle se glisse dans des oeuvres où support et surface ne font qu’une seule « étoile ».  Ils ne sont plus une dualité mais ramènent à l’ambiguïté essentielle de tout langage. Entre image et support il y a donc moins contraste qu’hymen. Au principe du double se substitue  l’union intime par la matière et le choc émotif qu’elle crée. Nulle « littérature »  en cela mais de la poésie pure par la conjonction des mediums et des techniques en  divers types de mises en abyme et de trompes l’œil avec une rigueur pleine de faconde et d’astuce. 

 

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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