Corwin Prescott : l’élancement des corps

 


Corwin Prescott en ses œuvres rend le corps plus vivant. Plus vaste et mouvant d’instants en instants. Les pointes de ses flammes brûlent les veines depuis le spectre de corail caché sous des voiles.  La femme s’y abandonne sans se donner pour autant. L’éclair de l’orgasme est ébauché à travers  la marée de la présence d’étoiles de mer et de ciel. Nul ne sait alors la couleur que prendra la lumière.  Le corps s’étire, s’agite mollement en une suite de strip-teases qui sont autant de poèmes de moments délicieux à une horloge féminine sidérante et lunaire. Il devient un autel. 



Emprise spirituelle, emprise charnelle, l’une passe en l’autre. Une longue ligne monte et descend entre les coupes claires et celles plus sombres des photographies. L’imaginaire doit saisir le tracé à la fois abrupt et sinueux, blanc sur peau bronzé, rouge sur les perles des yeux. Le ciel s’ouvre, la Terre se fend. Des secousses arrivent sur les lèvres, à travers le ventre, elles arrivent du fond des temps, et voici à nouveau comme un début d’été.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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