Charlie Engman et « La Muse »


 

 

A travers le « rapt » consenti de sa mère Charlie Engman (célèbre photographe de mode entre autre pour la maison Hermès) fait tout sauf des photos de famille. De sa génitrice il dégrafe bien des chemisiers, entrouvre vestes et  robes. La mère semble vouloir (parfois) se dégager du regard du photographe. Presque incestueux celui-ci furète, détourne, gravite, ose la nudité et  l’émoi qu’il suscite. Non sans ambiguïté, le visage de la captive est toujours offusqué néanmoins elle se prête au jeu et ce depuis des années..

 

Certes pour lui il ne s’agit pas de prendre ou d’étreindre. Quoique affiché comme érotique le corps est pétri d’âme, le regard d’amour filial.  Quant à la mère en une certaine luxure et un instinct féminin et maternel elle comprend l’audace et le tourment de son presque martyr. Pour lui l’équinoxe des images et ses accords de voluptés doit s’accorder au plus brulant des sujets : celui de la première femme dont il n’a connu que ce que Quignard nomme « la nuit sexuelle ». Mais une telle approche ne serait-elle pas une manière de finir le travail là où les repères figuratifs deviennent peut-être des re-pères - métaphoriquement parlant.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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