Les créations forgées de Christian Viladent évoquent animaux, fleurs voire des objets soumis à des métamorphoses qui suspendent le temps. Elles restent des interrogations formelles en entrant en résonances avec ce qui « squelette » le monde tel qu’il est par isolations de quelques uns de ses fragments. Les pièces créent d’incrédules chorégraphies où jubilent des « extra-vacances ». Elles fécondent émois parfois humour et doutes.

 

Pêle-mêle dans les étreintes que propose Christian Viladent le monde s’imbibe aux buvards des formes. Un songe s’y pétrit. Le fer prend une douceur plus féminine plus qu’une puissance « masculine ». Forgé dans la rondeur il rappelle les archétypes féminins mais sous divers types de tension ou d’ouverture : de la bulbe à l’épanouissement.  Par ses contraintes le fer devient idéal pour déconstruire, reconstruire, incorporer. Le travail est à la fois conçu comme  instinctif mais aussi murement réfléchi. Ce qui pourrait être compris comme primitif ou  « archaïque »  reste très élaboré car pourvoyeur de potentialités là où la matière même introduit les dimensions du palpable et du tangible .

 

Jean-Paul Gavard-Perret