Peter Lindbergh : banalité du poncif


 

Il manque aux images de Lindbergh une profondeur de vue. Le maître du noir-et blanc cultive toujours le même type de poses et il semble mangé par l’adoration qu’il porte à ses modèles (Angelina Jolie actuellement). Ce sont des lettres d’amour que la monotonie rend inconsistantes. Et il est possible de penser que le photographe fait prendre des vessies pour des lanternes. Le modèle reste avant tout un "corps objet" sans aucune construction mentale susceptible de casser les identités fantasmatiques.

 

Il n’est qu’exhibé plus ou moins pudiquement dans  le faux réalisme de la nuée. Reste l’idée (consternante ?) d’une nature féminine, douce, fragile, faible et qui doit être protégée par un homme puissant et viril.  Par ces récits plastiques le voyeur  est ravi. Il a ce qu’il attend là où louvoie une forme de volupté : elle n’est qu’illusion d’optique. L’enchanteur touche peu car ses sortilèges restent à l’état de poncifs.


Jean-Paul Gavard-Perret

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