Les injonctions plastiques d’Amanda Charchian


  

Il existe dans l’œuvre d’Amanda Charchian une pudeur jusque dans l’impudeur (parfois symbolique) et du délié dans le liant. Pour preuve ces modèles sont intégrés aux paysages sans pour autant s’y fondre. La photographe défait les contours codés, les remet en jeu et en vie. Chaque photographie dans son émanation lutte contre des « bons » usages de la représentation. Celle-là devient un produit anticoagulant et la créatrice invente un style voire une langue qui emporte la nuée des figures, des images, des pensées.

 

 

Chaque œuvre invente un labyrinthe optique là où l’artiste empreinte à divers cultures des éléments qui peuvent casser le mimétisme ou le mettre en abîme. La femme est autant odalisque hiératique que le temple d’un monde idéal sophistiqué et minéral. Non sans humour l’artiste fait  tomber au fur et à mesure bien des illusions affectives, conviviales, sociales, idéologiques.
A cela une raison majeur : le goût des mises en scènes et des fantasmagories. Amanda Charchian fait tourner la tête aux artifices rhétoriques : elle en crée d'autres - décalés et opposés aux rituels constitutifs du culte de la femme conjugué par les mâles. Elle propose à l’image féminine un passage étranger dans un paysage cryptique.

 

 

Jean-Paul Gavard-Perret

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.