Chris Bang : dehors et dedans

 



Il existe une grâce lacunaire dans les œuvres du jeune photographie Chris Bang. Né en 1995, il photographie le plus souvent ses proches et son environnement et  prend son temps pour le faire selon la chronique modeste des moments creux : une jeune fille prend se baigne dans une rivière, un homme caresse son chien. Ce qui pourrait demeurer falot acquiert un mystère par la pénétration d’un regard  attentif, sensible et ironique. Mais juste ce qu’il faut. A l’étrangeté  éruptive, à l’attrait volcanique  répond le réel tel qu’il est.

 

Quelque chose se découvre là où tout narcissisme  se quitte. Chris Bang  possède le mérite de décaper le miroir de l'autosatisfaction. Et soudain le rapport à  l'altérité provoque un autre passage que celui, obligé, du désir.
C’est pourquoi dans un lieu qui n’épargne pas le sujet saisi celui-ci n’est pas forcément  « le bon ». Franchir à rebours le seuil de l’enfermement revient donc à exister d’une autre façon.  Les situations  obligent à nous dire : je suis moi-même dans le silence, l’abandon.  Nous sommes en quelque sorte extraits de la pure illusion et de la simple la transgression.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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