Les filles non naturelles d'Alice Springs

Alice Springs (veuve Helmut Newton) reste l"orpailleuse du réel tout en connaissant ses limites pour mieux les "déshabiller". Par ses photos souvent provocatrices  la photographe se dirige vers l'indicible et l'essentiel. Derrière les masques de la mode avance une forme de vérité de l'être.
L'artiste en cultive certains accords ou dissonances qui rapprochent d'une vision essentielle. Tout est ouvert et fermé entre le désir et le chaos.

 

Souvent plus radicale que son défunt mari, Alice Springs crée un intime qui laisse apparaître ce que la vie charrie de rêves parfois morts, parfois vivants Elle enferme l'éros dans un sourire en faisant jaillir le corps pour le rendre au monde. Remonter une jupe lui sert à faire prendre l'ombre comme seule proie.
Le rêve n'est bien sûr qu'une illusion  d'optique : toute femme "en papier" ne peut donner que ce qu'elle a. A savoir l'épreuve d'une absence. Mais c'est déjà beaucoup. Le voyeur se contenterait de moins : de tels défis visuels retardent le vieillissement.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

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