Andrée Philippot-Mathieu : propositions de poses du monde


 

Toutes les œuvres d’Andrée Philippot-Mathieu sont une recherche de l’identité. Celle des êtres bien sûr mais aussi celle des lieux. Les portraits de « Nomadic Portraits» présentent en grands formats et avec des transformations numériques des portraits d'inconnus du monde entier. L’artiste créé un dialogue silencieux et énigmatiques avec eux. La série «Ici comme ailleurs» ouvre un peu plus le champ identitaire en montrant la vie populaire  dans divers pays.

Au Caire, à Louxor, en Nubie, à Shanghai, à Pékin ou Paris l’artiste montre l’épaisseur du réel loin de l’anecdote. « Red Paintings », « Like Paintings » (portraits numériques picturalisés à l’ordinateur) créent une captation particulière du réel. L’identité de l’intime au collectif est refondue par un art unique dans sa diversité.  

 

La série « Cityscapes » est bien différente : à travers des caissons lumineux les villes sont transformées par effet de lumière. Les traitements infographiques créent une matière virtuelle pour montrer le paysage urbain de New-York, Pékin, Paris. Par la multiplication des médias et techniques (peinture, photographie, sculpture, image numérique) l’identité de l’intime au collectif est refondue par un art unique dans sa diversité. La lumière devient une qualité du temps et de l’espace. Parfois le rythme de la nuit apparaît antérieur au regard de la lumière. Par celui-là  l’artiste donne à sentir le rythme des villes.

 

Quant aux portraits ils semblent un fruit des lieux. L’artiste propose dire la puissance du visage entre essor et équilibre, tension et retenue. Ce qui émeut profondément la créatrice, ce n’est pas le sens mais  l’errance de l’image toujours en équilibre entre horizontalité et verticalité. Ajoutons que pour la créatrice le langage plastique ne préexiste pas au monde : il le prépose. La force poétique  des images parvient à provoquer la pose du monde, à faire tenir la pose.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

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