Les aubes et le joli Crépuscule de Valérie Police


 

Valérie Police (souvent “en scène” dans l’art comme dans la vie avec Lansy Siessie, aka Doze) cherche ce qui rapproche les êtres. Par ses collectes de données, dans l’esprit d’une Sophie Calle, elle rameute des intimités. Ancienne élève de l’école Estienne la créatrice est l’initiatrice de nombreux projets.

Elle est aussi la mouche du coche de son amoureux  dessinateur et photographe et d’autres artistes. Plus corsaire que pirate Valérie Police garde une postulation d’engagement pour sabrer l’azur. Elle  reste une fine guêpe sans que puisse s’affirmer si sa robe est de traits noirs sur fond jaune ou jaunes sur fond noir. Elle fait régner une poésie du réel sans se mettre en exergue.

 

Fondatrice de “La Trocabulante” (consacrée aux photographies de familles anonymes d’hier et d’aujourd’hui) Valérie Police travaille à l’illustration et la défense des arts sans souci des “signatures”. Son travail se développe comme une immense métaphore : en effet la métaphore cicatrise et son travail a pour but d’amarrer la nuit aux plus claires des lendemains matins. Ceux-ci, même lorsqu’ils bâillent, sont  saisis d’une éternelle insolation à  travers des images « à l’estomac » comme disait Gracq.
La parade est permanente : à la créatrice  de proposer ses mises en tropes là où les images de Siessie recouvrent la chair des poulettes pour qu’elle ne prennent pas froid. N’est-ce pas la manière que possède l’art pour lutter contre les idées fades ?

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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