Subversion des images : Audrey Tabary s’amuse


Les portraits photographiques d’Audrey Tabary renversent le réel tout en feignant de le respecter. Le sérieux devient ludique. L’inverse est tout aussi vrai.




Audrey s’amuse à tout mettre en suspens en de multiples variations là où les éléments surnagent pour que naissent des possibles. La photographie devient un processus poétique, humain, drôle et  subtilement critique. Même si les sujets proposés ne parlent pas directement de l'actualité, le rapprochement est inévitable.

 

Chaque vision devient déstabilisante et l’univers tel qu'il nous est donné à voir  se met à  "inconsister" tout en étant plus physique. Le travail reste de l’ordre d’un maniement calculé. La "sublimation" travaille à partir de la perte non sans une certaine jouissance.
Contre tous les photographes qui  se gargarisent d’images sans avoir réussi à éclaircir quoi que ce soit, Audrey Tabary montre que l’âme est déshabillée sans rien en dire.  Pour autant les photographies ne se veulent pas des anges. Ceux-ci ne pourraient qu’être trahis par le métier de vivre. Demeure une nécessaire pudeur. L’humour en est le voile.

 

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Audrey Tabary, Corridor Elephant, Paris.


 

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