Mandy Torres : une aussi longue absence


 

Mandy Torres dresse un immense alphabet de la nudité des deux sexes, en proposant un écart entre ce qu’il est par rapport à la sexualité. Dans un langage spatial expressionniste elle saisit le manque d’énergie et l’ennui. Peu à peu son travail devient un discours de la méthode et le manifeste des errances au moment où le corps plutôt que de trouver son envol tombe d’une certaine façon à plat. Tout devient silence et se détache d’une société braillarde et du chaos contre lequel l’artiste tente de lutter en faisant confiance à la sensation, au ressenti habilement mis en scène. 

 

Il s’agit de dépasser le nu par lui-même mais en le sortant - plus ou moins-  d’une sacralisation afin de cristalliser et catalyser une nouvelle manière de l’appréhender en des possibilités parfois inattendues.
La poétique  visuelle passe par des « chorégraphies » originales. Le corps  se maintient dans le cadre mais sa préhension  attire l’attention sur l’indicible et le doute. La tête se cache parfois, la silhouette change d'axe afin de retenir l'attention tout en la dispersant au-delà de ce qui est donné à voir.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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