Eikoh Hosoe : théâtres d’ombre


 

Eikoh Hosoe ne recherche pas le prétendu marbre de l’identité mais ce qu’il cache. L’immersion dans le réel est donc remplacée par une plongée dans l’imaginaire selon des chorégraphies fidèles à la tradition japonaise du « No » et autres théâtres d’ombre. L’illusion scénographique crée un jeu de piste dont on connaît ni le point de départ, ni celui d’arrivée. Bref les photographie d’Eikoh Hosoe ne mènent pas où l’on pense accoster. L’effroi est transcendé parfois par le rire, la solitude en cherche une autre afin de retrouver un seuil minimum de sécurité existentielle.

 

La photographie fait exploser l’âme par le corps qu’elle expose et la quête de la beauté plastique reste omniprésente. Elle permet de saisir ce qui échappe au réel et qui appartient à l’obscur du sans fond.  Le monde est transfiguré autant par les sujets, les éclairages que les plans. Si bien que la photographie s’enfonce vers son sujet “ comme à la limite de la mer un visage de sable ” (Michel Foucauld) où vient “ s’échouer ” des épures extraordinaires et hantées et dans la synthèse fabuleuse de l’abstrait et du concret, de l’être et de ses ombres.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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