Les énigmes de Clémentine Belhomme

Clémentine Belhomme aime expérimenter la photographique argentique (moins « malléable » dit-elle avec raison) que le numérique et selon un goût prononcé pour l’hybridation. Celle-ci  permet de faire le pont entre différents médiums afin de créer une poésie visuelle qui à la fois fragmente et unit dans la recherche d’un fonctionnement idéal de chaque construction.
L’onirisme fait le lit de l’érotisme  et de l’étrange : les parois de l’inconscient semblent transpercées pour raconter des histoires aussi incongrues qu’existentielles.

Le désir se métaphorise en s’imageant entre rhum et cannelle, corps et arbres, femme et aigle. Même caché le visage s'illumine là où les présences sensuelles deviennent des hallucinations. Elles entraînent la pensée dans l'inconnu. La résultante de tous les dépôts venant nourrir l'image crée une suspension, un point d'équilibre. Ce qui existe ou non est relié en un lent travail d'approches et de révisions.
Celui d'un œil et d'une main en mue perpétuelle et obsessionnelle. Mais il s'agit de dégager des constantes, de laisser des traces lisibles. Le corps s'ouvre et se referme. D'autres paupières se soulèvent dans la mémoire, ouvrant au "blémissement" des limbes d'un corps plus profond que son apparence et qui se cherche.

Jean-Paul Gavard-Perret


https://www.clementinebelhomme.com

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