Face à ce qui se dérobe : Antanas Sutkus

                   


 

Antanas Sutkus reste un photographe méconnu. Longtemps interdit d’expositions sous l’ère soviétique parce que son oeuvre ne correspondait pas aux standards du réalisme soviétique l’artiste n’a pas pour autant quitté son pays occupé : la Lituanie. L’artiste garde dans ses archives plus de 500 000 négatifs. L’exposition chez Elizabeth Couturier permet d’entrer dans cet immense corpus. Le monde y est recomposé de scènes du quotidien avec autant de poésie que de drôlerie.

 

Sous le naturalisme une forme de surréalisme de tous les jours pointe. L’épreuve de la suggestion permet de retrouver l'essence même de la photographie. La force de la vie y demeure présente. Chaque œuvre devient un miroir paradoxal : il renvoie du passé au présent en une germination d’assemblages où le vérisme fait place à la poésie. Antanas Sutkus ouvre des poches d’ombre contre l’oubli. L’œuvre avec sa magie devient la sur-vivance emphatique de ce que le voile de l’idéologie voulut refouler.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Antanas Sutkus, « Une subversion douce », Galerie Elizabeth Couturier, Lyon 1er, du 5 novembre 2015 au 10 janvier 2016.

 

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