Mains gantées et pieds bottés : l'armée des ombres

Sous titrée "représentations d'armées de femmes et corps collectifs féminins", l'exposition organisée par Lise Lerichomme montre comment au fil de l'histoire de l'art les femmes en bataillons sont souvent représentées sous forme de caricatures ou de multiples et répétitions mécaniques ou érotiques d’un modèle générique.

Mais de telles armées proposent aussi des motifs émancipateurs. Face aux représentations qui ne laissent pas de place aux identités personnalisées certains artistes - surtout des femme - inventent de nouveaux modèles de corps collectifs et d’armées de femmes.

Aussi bien chez Alexis Granowski, Grandville qu'avec Nina Childress, Coco Fusco, Barbara Kruger, Suzanne Lacy et bien d'autres;

 

 

Les œuvres emportent vers des situations et des constructions autant perceptives, mentales, qu'affectives. Elles montrent sans montrer même si pourtant tout semble y être ou presque. Les propositions retenues tuent les évidences. On peut appeler cela un geste de remise symbolique qui replace ou plutôt déplace le réel et sa vision.

C’est pourquoi l’indifférence est impossible puisque les artistes nous font entrer dans un travail de reconstruction. Le regard n’est plus ajusté et l’image n’est plus un combustible à fantasmes.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

Mains gantées et pieds bottés, cabinet du livre d'artiste et éditions du certain sens, Rennes, du 17 janvier au 19 mars 2019

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