Alina Frieske : transformation du portrait

Each and Every Part in Between révèle l’originalité du travail d’Alina Frieske. Ses photomontages numériques à partir de photographies Internet créent une évocation poétique de l’histoire de la peinture, un avertissement sur l’accessibilité des images en ligne et un inventaire de chaque fragment de photos et des touches picturales.
D'où l'apparition de fresques "décomposées" et en diffractions. Les portraits et autoportraits d'Alina Frieske créent un labyrinthe optique fascinant. Il est à la fois ironique, glamour et iconoclaste. L'artiste ne cherche jamais une provocation factice. Elle opte pour une quête de l'identité selon une érotique particulière dans une dissémination des signes.
Chaque fois le portrait est repensé non sans un certain sens du rite. L'exhibition du visage et du corps se traduit par des jeux de masques métaphoriques ou réels en une manière de créer un monde où l'écoulement des rêves irrigue les images.
Le portrait devient  l'ombre lumineuse d'un songe qui nous échappent mais – qui sait ? où les fantasmes repoussent moins comme du chiendent qu'une succession de bouquets. La question demeure ouverte par une poétique visuelle d'une qualité rare.

Jean-Paul Gavard-Perret

Alina Frieske, Each and Every Part in Between, Éditions Images/Ciao Press, septembre 2022, 176 p.-, 45€

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.