Elise Tielrooy, Le bonheur n'est pas un sport de jeunes filles : le rocambolesque se mêle à l’émotion

Dans un luxueux centre de thalassothérapie, des personnages se croisent ou s’évitent, s’aiment ou se retrouvent à un rythme soutenu. Il y a Guillemette la jeune employée qui se débat avec un secret familial des plus âpres ; Mona la vieille dame qui ne comprend pas l’acrimonie de son fils, la dérive de sa fille ; Thomas et Marion un couple de trentenaires qui se sont un peu perdus dans le quotidien, Iris la femme d’affaires sans états d’âme ; Claudine la caissière qui a gagné ce séjour et dénote avec son maquillage turquoise et ses kilos en trop, emballés dans des tenues roses ; Victor, le fils de Mona, l’homme pressé, Jean le père de Guillemette égaré dans les non dits.


Dans ce rendez-vous des éclopés, les solitudes se répondent, les vies se complètent au fil des malentendus en cascade et des péripéties. Le roman flirte parfois joliment avec le fantastique : à la suite d’une tornade il pleut des poissons.


Ce livre choral au rythme soutenu, à la belle énergie décrit la terrible complexité des liens familiaux : pourquoi les enfants en grandissant deviennent-ils aussi insaisissables ? Comment une décision qui date de dix huit ans peut-elle définir trois vies ? Pourquoi une existence en apparence sans attraits dans un pavillon de banlieue peut elle s’avérer aussi riche qu’une autre vécue dans les beaux quartiers ?


Le bonheur n’est pas un sport de jeunes filles est un livre dans lequel au fil des pages, les masques tombent, les personnages se révèlent dans leur vérité pour écrire une histoire étonnante, attachante où le rocambolesque se mêle à l’émotion. Une jolie réussite.


Brigit Bontour

 

Elise Tielrooy, Le bonheur n’est pas un sport de jeunes filles,

Belfond, mai 2014, 373 p., 18 €

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