François de Cornière face à ce qui se dérobe

François De Cornière développe une oeuvre qui n'est plus seulement une construction avec ses hiérarchies mais un territoire devant lequel on se (re)trouve face à des événements minimes au seins d'instants volés : le bateau à quai / la passerelle branlante / l’heure du retour le soir / la belle journée passée sur l’île / (le marin ressemblait à Freddie Mercury) / et là-bas // les petites filles :en équilibre sur le parapet.

En ce sens l’œuvre est une portion hybride d’une réalité particulière et originale. Celle-ci a quelque chose à voir avec la retenue du temps et le toucher du présent. Surgit une jouissance dans laquelle la pensée se laisse prendre. 

L’idée retenue par le poète est de travailler l’échelle des choses. L'espace pourra continuer jusqu’à l’infini et chaque poème est le morceau d’une pièce plus grande ou la maquette d’un espace beaucoup plus large. C’est un objet qui parle de la vision. Le  phénomène de l’apparition de l’image se trouve dans un présent spécifique sous forme de ce que W. Benjamin nomme l’aura et qui définit l’apparition d’une image virtuelle au sein du réel.


Jean-Paul Gavard-Perret


François de Cornière, Quelque chose de ce qui se passe, Le Castor astral, avril 2021, 168 p-, 14 €

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