Cécile Coulon est né le 13 juin 1990 à Clemonrt-Ferrand, où elle fait ses études de lettres (hypokhâgne, khâgne, master). Passionnée de sport, de musique et de cinéma, elle développe un goût précoce pour l'écriture. Elle publie son premier roman à 17 ans.

Une bête au paradis, prix littéraire Le Monde 2019

A la ferme du Paradis, vivent Emilienne, ses deux petits enfants Blanche et Gabriel, ainsi que Louis, du même âge qu’eux, l’homme à tout faire. Les trois jeunes sont aussi différents que possible : Blanche est brillante et sauvage, Gabriel son frère est un écorché vif qui ne trouve pas sa place. Quant à Louis, c’est un enfant qui a atterri au Paradis un soir que son père l’avait tabassé trop fort.
La vie est dure avec les animaux, la terre dont il faut s’occuper mais elle s’écoule, plutôt harmonieuse dans le souvenir des parents des enfants, morts quelques années plus tôt dans un accident de voiture.

L’endroit paradisiaque est dans la famille depuis des générations et c’est au nom de cette loyauté aux ancêtres, qu’Emilienne tient bon malgré son âge et la difficulté d’élever deux petits qui deviennent ados. Elle les entoure d’une tendresse, parfois rude. Consciente de la difficulté de faire perdurer une ferme que marchands et promoteurs convoitent pour en transformer les terres en ronds-points et lotissements minables, en territoire perdu de la république.

Après le bac, Blanche doit choisir : poursuivre ses études à la ville avec Alexandre son bel amoureux ou rester au Paradis ? Elle opte pour la seconde solution.
Va-t-elle le regretter ? Peut-être, mais en bonne paysanne, elle ne laisse pas transparaître ses sentiments et elle a trop à faire entre le marché et la ferme pour s’épancher.
Puis Alexandre n’est pas tout à fait parti. Il revient, repart, puis revient.
Il est agent immobilier, on dit qu’il a fait fortune en Nouvelle-Zélande. Emilienne aimerait qu’il s’installe avec Blanche au Paradis, la jeune femme aussi. A un moment, c’est presque décidé, il va rester, mais ce n’est pas le genre de Cécile Coulon de choisir un happy end.

Dans son septième livre la jeune auteure de 29 ans livre un roman noir sur fond de trahison et de vengeance.
Chaque personnage est  juste, à la fois fragile et fort, écartelé par ses contradictions et ses désirs.  Chaque moment est disséqué, ciselé. Le dénouement terrifiant n’est à aucun moment annoncé.

Brigit Bontour

Cécile Coulon, Une bête au paradis, L’Iconoclaste, août 2019, 350 p.-, 18 euros

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