Cendres d'oubli – Christiane Sintès

Pour Christiane Sintès la photographie reste un territoire de connaissance même et surtout de ce qui se fait invisible ou au moins matière d'absence. Toutefois, "l'à-peine" trouve ici une charge d'émotion en ce qui vibre et que l'artiste retient en divers courants.

Le reflet prend en conséquence une importance majeure là où le réel se délite avec discrétion. Nulle emphase en de tels paysages. Ils deviennent les portraits de ce qui interroge le regard pour l'obliger à se regarder lui-même. Il se retrouve en un carrefour optique par le souffle de la rencontre que la créatrice propose en divers jeux de gris.

Se parle un certain silence comme si la photographe ne disait jamais adieu aux images mais leur laissait le temps de reposer en elle puis en celles et ceux qui les contemplent.

 

La photographe semblent dire : Je suis bien trop discrète, vous n’aurez de moi que du blanc. Mais pour autant ce presque blanc n'est jamais muet. Il s'émiette, germe dans en diverses bordures entre le ciel et les champs.
La terre y sursaute et l'image erre sans fin aux creux de nos oublis. Tout devient cendres mais néanmoins le moindre bâton se transforme en héron cendré entre levant et couchant. Bref, Christiane Sintes fait lever un certain brouillard en suivant son fil d'Ariane : il tisse autant le paysage confondant qu'une intériorité  là où une grande sensibilité se devine.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Christiane Sintès, Matière d’absence, la Fontaine Obscure, Aix en Provence, du 8 octobre au 28 novembre 2020

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