Charlotte Rampling " Qui je suis"

Bon… voilà, voilà, voilà… Ça ne va pas être facile…

Je suis censé chroniquer les livres en rapport avec le cinéma. Or celui-ci n’est pas tout à fait un livre. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’un fascicule mais il comporte à peine 80 pages de texte, le reste étant comblé par des photos. Donc ?

Ça c’est fait.

Quant au cinéma, il n’en ait jamais question au fil de ces quelques pages. Certes, l’auteure est une actrice connue et reconnue. Miss Charlotte Rampling en personne. Pas rien. Une carrière étonnant qui lui valut, entre mille autres choses, de donner la réplique à Robert Mitchum. Malgré ce pedigree éblouissant, ici le cinéma c’est non.

Que reste-t-il dès lors ? Justement là qu’est le hic.

Disons pour faire court que Charlotte dévoile des bribes de son enfance (entre l’Angleterre et la France) parle beaucoup de sa sœur Sarah, disparue trop tôt (comme la plupart des disparus) et de son père qui fut champion olympique (de quoi ? il faut être attentif pour le découvrir). Nostalgie quand tu nous tiens.

Mais. Car il y a un mais. À de rares exceptions près, il s’agit surtout de considérations poético-ésotériques et de sentences à l’emporte-pièce sur la vie, l’amour… Je ne dis pas que ce n’est pas intéressant, je dis que je préfère les faits précis aux considérations oiseuses.

De plus. Car il y a un de plus. Le "livre" a été écrit par Charlotte Rampling et par Christophe Bataille dont on nous dit qu’il est à la fois romancier et éditeur, grand bien lui fasse. Mais ce co-auteur perd des pages à raconter ses rencontres avec Charlotte et, grosso modo, à lui envoyer des déclarations d’admiration. Pour être tout à fait précis : la narration commence effectivement à la page 17 (pour 117 pages d’ouvrage). Narration souvent tronquée par des chemins de traverse.

Restent des photos d’enfance et d’adolescence (finalement assez peu montrant Charlotte). Restent des souvenirs épars et éparpillés. Reste surtout un beau témoignage d’une femme à sa sœur qu’elle a tant aimée et dont elle comprit très tôt l’immense fragilité. Un beau sujet de film. Mais il y en a déjà beaucoup sur ce thème.

Les fans de Rampling seront émus. Les nostalgiques d’une certaine époque auront la larme à l’œil. Les amateurs de cinéma passeront leur chemin.

Voilà.

Finalement, j’ai réussi à m’en sortir. Ouf !


Philippe Durant



Charlotte Rampling avec Christophe Bataille, Qui je suis, J'ai lu, février 2017, 117 pages, 6 eur

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