Didier Van Cauwelaert, Jules : zélé retriever

Zybal, dont le prénom signifie « poubelle » en syrien, parce qu’il a justement été trouvé dans un  tel récipient est un inventeur contrarié.  Bien qu’il se ruine à déposer des dizaines de brevets tous plus loufoques les uns que les autres, son avenir, à plus de trente ans  est toujours aussi incertain.

Quand il rencontre Jules et Alice, alors aveugle, il est vendeur au corner Ladurée à Orly.  Un job qu’il ne garde pas longtemps car quelques jours plus tard, ledit Jules gravement perturbé, mais fou de joie à l’idée de retrouver  un potentiel ami manifeste son bonheur en détruisant le stand de macarons.


Jules, un  beau Retriever ne supporte pas que sa maîtresse qui a entre temps retrouvé la vue grâce à une opération, l’ait à contre coeur abandonné. Entre le chien qui n’a plus d’utilité et l’homme désoeuvré qui a perdu son travail et son appartement, (dans les deux cas l’animal un peu trop démonstratif a une grande part de responsabilité) nait une solide amitié. Il faut dire que l’humain est aussi  subjugué par l’ancienne maîtresse de Jules que le canidé lui-même.


Alice quant à elle,  heureuse de voir à nouveau mais assez perplexe de découvrir un entourage qu’elle imaginait de façon différente ne se remet pas d’avoir abandonné son fidèle compagnon. Il faut dire qu’on lui a un peu forcé la main. A l’association qui attribue les chiens à des non voyants, on lui a fait valoir qu’il serait sacrilège de garder un  «  chien major de sa promotion », devenu inutile alors qu’il pourrait  être une aide précieuse pour un autre aveugle, ce qu’elle  a accepté.


Mais la vie sans Jules est insipide. Les plus beaux paysages, les plus beaux hôtels n’ont pour elle aucun charme.


Heureusement, l’animal  au flair inouï,  à l’intelligence hors pair, secondé involontairement  par Zybal va remuer des montagnes pour tenter de retrouver la jeune femme.

 

Faisant preuve d’une énergie et d’une imagination hors du commun, Didier Van Cauwelaert livre une fable réjouissante, drôle et humaniste avec pour principal protagoniste un chien d’aveugle, pas manchot qui séduit et rapproche ceux qu’il aime.

Au passage, le lecteur découvre l’alchimie très précise, à la fois technique et sensible qui lie un non-voyant à son guide à quatre pattes. L’intrigue est menée de main de maître. On rit beaucoup et on aime définitivement Jules, le zélé Retriever et ses drôles d’humains définitivement compliqués.


Didier Van Cauwelaert, JulesAlbin Michel, avril 2015, 277p. ; 19,50 euros

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