"Vivace" : Empreintes et superpositions de Dorothée Wycart

Le jeu des formes et des couleurs créent dans les montages de Dorothée Wycart des survivances. Elles deviennent contredire l’immense charnier du temps. Le monde se transforme soudain en survivances aux couleurs intenses venues d'un surgissement intempestif.

Sous l'apparente banalité se cache ce qu'il y a de plus fantastique. L'image devient un seuil visuel particulier. Le dépassement ne revient pas à trouver ce qu'on attend mais indique de franchir un miroir.

La créatrice projette des visions qui ouvrent à une sorte d'universalité. Elles marquent une obsession, une hantise où l'entrave se transforme en libération.

De telles œuvres produisent  une sensation quasi tactile de l'espace et la jubilation d'un parcours initiatique qui provoque un ravissement. L'état naissant ou renaissant provoque avec une forme de disparition une insurrection.

L'artiste crée une dialectique entre deux temporalités : celle du présent (ne serait-ce que et déjà celui de la création), celle du passé repris, réactivé si bien que le passé est toujours empiété par le futur dans le présent de la réalisation.

Au mot créer se superpose en une telle œuvre le mot viens  mot dont Blanchot parle en ces termes : Viens, viens, venez, vous ou tu, auquel ne saurait convenir l’injonction, la prière, l’attente.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

http://dorotheewycart.tumblr.com/Vivace

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