Le miroir de Christophe Landour

Sous titré "espèce vestimentaire, potentiellement comique,  fondamentalement tragique", ce livre a pour but de rendre hommage à un ustensile vestimentaire aussi varié qu’inutile. Il ne sert à rien, sinon à donner l’image pour celui  qui la porte d’une personne relevant d’une classe sociale aisée.
L'objectif est aussi justifié par deux autres raisons.  D'abord l'auteur de ce livre en porte cinq jours sur sept. Et par ailleurs cela devient pour lui le prétexte d'une comédie plus ou moins dramatique entre une demi-douzaine de littérateurs, professeurs de lettres, critiques, journalistes, libraires et éditeurs dans le genre germanopratin.
Malgré leurs différents titres beaucoup de ces comparses ont les neurones en jachère et sont plus ou moins sauvés par le babil de leurs compagnes plus intelligentes qu'eux. Mais dans ces officines des lettres il est plus question de nourritures terrestres que de spiritualité.
Chacun cultive les imperfections des autres, histoire de les critiquer avec un évident plaisir. Ces bobos sont des loups pour les bobos mais chacun aime habiter un tel zoo. C'est presque leur raison de vivre dans une forme d'autoreprésentation là où le succès de l'un d'eux rend les autres aussi platement grandiloquent que lui.
Suprême honneur : Il reçoit des prix de la part de ses amis : trois ignobles, mais mémorables cravates.

Jean-Paul Gavard-Perret

Christophe Landour, La Cravate, coll. Bleu Turquin, Douro, octobre 2023,139 p.-, 17€

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