Il y a dix-sept ans, un homme au-dessus de tout soupçon s'est évaporé d'une boîte de nuit avec une très avenante escort-girl, Cassie. Depuis un nouveau meurtre ou une disparition sont  à déplorer chaque mardi gras à Atlantic City mais rien ne semble relier les affaires entre elles. Personne n'a plus jamais entendu parler de l'improbable couple. On suppose qu'ils se sont enfuis ensemble car on n'a jamais retrouvé leurs cadavres.

 

À quelques kilomètres de là, Megan une femme d'avocat, mère de famille idéale du rêve américain s'ennuie à mourir. Trouve même sa vie "horripilante" entre "son frigo Sub-Zero", sa "cuisinière Viking" ses deux enfants, son mari. Elle qui aurait rêvée d'une vie plus trépidante va voir son existence  transformée de façon radicale : elle se trouve soudain liée à l'affaire de la façon la plus dangereuse qui soit : elle est suivie, attaquée par de dangereux malfrats.

 

Ray un photographe "au talent surnaturel" réduit à immortaliser des bar-mitsvas ou des rendez-vous  amoureux façon paparazzi pour le compte d'une société minable est lui-même attaqué une première fois, un jour de mardi gras son appareil photo est volé et Il manquera y laisser sa peau à de nombreuses reprises.

 

L'inspecteur Brome y perd son latin mais pas son sens logique : il remonte à la première affaire et déroule le fil très lâche qui le mène aux autres, la tâche est ardue, d'autant qu'un nouveau client disparaît au sortir de la même boîte de nuit à la date anniversaire. Mieux vaut ne pas être un homme infidèle car le tueur semble avoir une prédilection pour eux.

 

Drogue, prostitution, violences, tueuse en série façon Robin des bois : si Myron Bolitar n'est pas invité dans le dernier opus d'Harlan Coben, l'action, les rebondissements, l'humour, le suspens sont là. Impossible de suspecter d'emblée la trouble identité de Megan ni la redoutable efficacité de Lorraine,  proxénète au grand cœur.  Encore moins le petit côté féministe que dévoile l’auteur.  Du grand Coben. Noir et généreux.

 

Brigit Bontour

 

Harlan Coben, Ne t'éloigne pas, Belfond, mars 2013, 367pages, 19,90 €