Nicolas Bouvier : la photographie et ses mystères

A travers cette suite d'articles Nicolas Bouvier fait traverser le monde et les images. Pour autant - et en un tel parcours -  il refuse de sacrifier à la vitesse des "grands fols" (Montaigne qu'il cite) occidentaux.
Il rappelle comment certaines photographies nous prennent. Il suffit qu'elles soient "livrées sans mode d'emploi mais significatives" afin de pouvoir se lire à plusieurs niveaux.

Persuadé que la Suisse est le pays des photographes plus que des écrivains, Bouvier prouve néanmoins qu'il est écrivain. Partout et dans toutes les photographies qui l'intéressent l'angoisse et l'inquiétude sont présentes. Mais il en fait bon usage dans un exercice littéraire d'alacrité et d'analyse.

L'auteur et photographe a su autant montrer le réel que le transfigurer. Sans doute parce qu'il a toujours appris à faire le vide en lui afin de laisser parler les  textes et les images jusqu'aux seins des "nuits charbonneuses, sourde, élastique". Histoire de créer sa musique là où chaque photo ou chaque texte devient une "contrebasse hypnotique".

Jean-Paul Gavard-Perret

Nicolas Bouvier, Du coin de l’œil (Ecrits sur la photographie), coll. "feuilles d'herbe", éditions Héros-Limite, Genève, septembre 2019, 224 p., 14 euros

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