De mer agitée à très agitée.

William et Maryline forment un couple atypique. Lui est un rocker américain qui a triomphé de l’héroïne. Ce n’est pas rien. Elle est un ancien mannequin revenu dans sa Bretagne natale pour y ouvrir une maison d’hôtes, Ker Annette. Il est lunaire et agité, elle est inquiète et parfois heureuse : « William se promenait depuis vingt ans sur le corps de Maryline  avec des mots magiques et des effleurements propageant une vie légère  poudrée de drogue et de paillettes ».

A Ker Annette, la vie n’est pas simple mais toujours prenante : entre Georgia la fille à l’adolescence disgracieuse, la femme de ménage battue par son mari et les clients étranges ou carrément magiques comme ces deux Japonais qui font commerce de bols bretons  à oreilles, Maryline ne sait plus où donner de la tête.

La situation devient encore plus complexe quand un

 beau matin une jeune fille est retrouvée morte dans la crique devant la maison.

Le policier chargé de l’enquête est son ancien amour de jeunesse tandis que William dont les amis bizarres sont accusés du meurtre replonge un temps dans son addiction.

 

Ce roman à priori léger et charmant foisonne de

personnages complexes : le rockeur adulé mais si peu sûr de lui ; le policier qui n’a jamais pu se déprendre de sa passion et bien sûr Maryline, qui voyant arriver l’âge mûr doit choisir entre la poésie existentielle de son mari et le côté buté de son ancien amour qui n’imagine pas une seconde la partager.

 Roman d’un amour à trois, faux policier, livre de la maturité,  « De mer agitée à très agitée » est un roman mélancolique et gai, terriblement humain et prenant comme ses héros.

Le charme agit dès le début et ne  faiblit jamais. Le lecteur se laisse ensorceler par cette histoire qui hésite à chaque page entre glamour, tendresse et profonde humanité.

 

Sophie Bassignac

De mer agitée à très agitée. Lattès, 246p.

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