Jacques Floret : exercices de nudité (suite)

Après « Maman » et « Cars and Girls » Jacques Floret en remet une dose. Et pourquoi s’en priver ?  Les  dessins regagnent le réel érotique donc se rapprochent du vivant sans la moindre clémence pour la « bienséance » - même si dans leurs entassements certains personnages trouvent des sièges pour leurs « outrances ».


Les bustes sont parfois des champs inversés, la chair s’y soulève ou s’y creuse. Les rigoles de l’âge et de l’ouvrage en cours font frémir éphèbes et odalisques aux membres non disjoints. Le corps figé par le dessin reste au seuil d’un surgissement ou d’un rappel à la jouissance.  Le corps s’offre au « sacrifice » toujours renouvelé. Visages anonymes aux traits embryonnaires questionnent parfois le ciel mais leurs destins sont scellés à la chair. L’expression « lentus in ombra » dont parlait un poète (pas n’importe lequel : Virgile) va bien à de tels dessins. S’y inscrit un certain passage des dieux dans la matière du monde. Floret une nouvelle fois ressource la médiation sur le tangible d’identités physiques à la recherche des plaisirs là où la question du genre est tranché. Toute la vie est levée. Dieu la bénisse.

 

Jacques Floret, « Oh ! le bel été  », Derrière la Salle de Bains, Rouen.

 

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