Toute une vie bien verticale, l’aventure humaine de Manuel Daull
Toujours est-il que l’homme peut donc être fatigué de la parole au quotidien, et ne rêver que de nuits éternelles au contact de sa peau à elle, peau contre peau contre peau, encore, toujours, peau contre peau et c’est là, c’est ça, « ce corps comme un véhicule de leur attente » : ce ne serait (que) ça, l’Amour ? Le sentiment d’être arrivé, de ne plus avoir à choisir la destination, seule la direction compte, y aller à deux, dans l’harmonie d’un possible ensemble quel que soit les contingences et l’environnement ; y aller seulement. Bien vertical dans l’aboutissement.
Une langue élancée – poésie en prose, prose poétique – une langue imagée et lancinante, parfois un peu (trop) lente, répétitive, mais cela participe aussi au rythme, au déploiement de l’histoire ; et les photographies de Stephan Girard, sensuelles, évaporées, d’un noir et blanc mat où le brouillard s’invite, les yeux pétillent, les charmes s’épanouissent, apportent une respiration indispensable à la lecture qui noue la gorge ou ferme les yeux de trop d’avoirs à digérer. Un livre à vivre, finalement. Toute une aventure humaine enchâssée dans une couverture cartonnée.
François Xavier
Manuel Daull, Toute une vie bien verticale, avec des photographies N&B de Stephan Girard, 140x220, L’Atelier contemporain, octobre 2015, 152 p. – 15,00 €
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