Christian Viguié et les ombres
Christian Viguié pénètre des contrées incertaines qui précèdent tout rêve dans l’action. À coups d’impressions, d’esquisses, de structures l’œuvre va vers un espace-temps particulier. Il y a des trajets et des contre trajets. Il y a des histoires solides et fluctuantes, furtives et évidentes.
La créateur passe des couleurs acidulées aux teintes claires, du portrait ciselé aux silhouettes fluctuantes, des fins tracés de couseuse à des espaces mordancés.
Même lorsqu’ils semblent impassibles ses portraits ou son autoportrait créent un trouble : certains ont une beauté classique, d’autres des difformités qui prennent des clartés de porcelaine. Surgit une grappe d'échos au fond des poches pour les jours où il est parfois trop seul. Assis au seuil de tout son être, l'infime bat la dune immense. Et les mots caressent du bout des sables et la trace intime de l'absolu.
Jean-Paul Gavard-Perret
Chritian Viguié, Comme une lune noire sur ma table, La table Ronde, mars 2024, 176 p.-, 17€
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