Seiobo ou le kaléidoscope sémantique

Découpé en dix-sept chapitres, ce roman est un OVNI. Paru en Hongrie en 2008, il déconcerte dès les premières lignes et requiert volonté et patience pour le lecteur qui voudra continuer l’aventure. On a tout d’abord une impression de décousue, tant d’un chapitre à l’autre, que dans la même histoire. Car si roman il est écrit sur la couverture nous avons plutôt affaire à un recueil de nouvelles. On passe d’un temps, d’une époque, d’un lieu à l’autre en se demandant parfois s’il y a un fil rouge…
Il n’y a pas de héros. Plutôt des êtres perdus. C’est plutôt une sorte de réflexion, de mise en abîme. Portraits, paysages, réflexions sur les villes, l’art, le monde qui s’ébranle au fil des siècles. C’est vraiment dense. D’autant que plus de 500 pages, cela peut paraître long…
Avec en plus ce style qui impose une lecture posée. Des phrases qui s’étirent à n’en plus finir. Mais n’est pas Saramago qui veut. Il y manque du souffle, du rythme ; cela relève du songe plutôt. On s’endort facilement si l’on ne fait pas attention…

Cela se veut un hymne à la beauté, à la contemplation ; manque peut-être quelques images alors… Barcelone, Venise, Paris, Kyôto, autant de lieux magiques qui perdent de leur éclat dans la toile trop opaque des mots. Encensé par la critique bien-pensante, cet ouvrage est sans doute à posséder sur les étagères de sa bibliothèque. Histoire de.
Mais de là à parvenir à le lire jusqu’au bout, c’est une toute autre histoire…


Annabelle Hautecontre

Laszlo Krasznahorkai, Seiobo est descendue sur terre, traduit du hongrois par Joëlle Dufeuilly, Babel, septembre 2019, 512 p.-, 9,80 €

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