Mylène Besson : femmes sans influences

Mylène Besson représente trente femmes nues, rieuses en taille réelle dans ce qui tient d’un nu collectif  de 13,60 m sur 1,65 m.. Mais qu’on ne s’y trompe pas : quoique dévêtues, de telles souris (quoique croquantes) ne sont pas à croquer.

Le propos n’est pas fantasmatique comme le souligne dans ce livre Annie Ernaux dans un texte intitulé "Les médusantes". Sans être des gorgones – bien au contraire – les femmes servent à détruire les apparences et les idées communes. 
L’artiste exhibe d’une part le leurre du leurre par effet de surface ; et d'autre part le dessin permet de sortir les portraits de la simple reproduction par l’interprétation que l’artiste leur accorde.

L’image devient action plus que chose.
Elle met en abyme le monde de la psyché. Chaque femme s’émancipe : sa liberté est due à la séparation du monde dont elle est sortie.Mylène Besson instruit le désir latent à vivre comme intensité. Le regard s’infiltre dans ce dédale et son côté caché. S’y éprouve l’intimité de l’écart par le jeu à la fois de l’éloignement et de la proximité.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Mylène Besson, Femmes qui rient, Editions Regard - Marie Morel, 2018, 144 p., 25 euros

 

 

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