Ce qu'il y a de mieux dans les musées...

Pourquoi de nos jours, dans tout parcours artistique, l'idéal serait-il tout le temps – conforme aux soi-disant bonnes mœurs en vigueur en la matière et donc établi en apparente bonne foi, bien qu'en concubinage avec le commerce selon les valeurs de ce monde appliquées aux lois du marché – que la cote peu à peu, ou soudain, décolle et puis grimpe parfois même en flèche, le plus haut possible jusqu'à, zénithal, un certain firmament ; faisant ainsi aussitôt tourner la tête – et pas que – aux nombreux jeunes et vieux collectionneurs ou marchands d'art aux dents longues, tout comme, par exemple, sursauter quelques rombières milliardaires qui, du coup toutes affriolées, s'en font pipi parmi ; toutes et tous s'entr'affrontant ensuite le plus impitoyablement du monde via des enchères scénographiées dans les salons sécurisés à mort des plus sélectes maisons de vente solidairement réparties en réseau haut de gamme ?

Ne serait-ce pourtant pas, tout au contraire, preuve supérieure de leurs intrinsèques qualités natives accomplies que, majeure ou pas – et quoi qu'en pense, en dise et en écrive par ailleurs la critique "assermentée" par ce commerce de haut vol –, telle ou telle œuvre, et même l'œuvre tout entier, prenne avant tout, simplement par soi-même, sur-le-champ ou insensiblement, de la valeur dans...le cœur des gens ? Icône, alors, dans SON sanctuaire !

André Lombard
PS : N'est-ce pas absolument contre nature et, entre tous, le pire des tristes sorts possibles pour une œuvre d'art, que celui de subir l'injuste, cruelle et dégradante nuit obscure des grands coffres-forts blindés uniquement sensibles, eux, au juste cliquetis de leurs soupçonneux sésames manuels ou autres actuels parfaits silencieux radars, capteurs ou caméras électroniques invisibles ?
Radical, sans concession, Bonnard poussait bien, très loin, le bouchon à l'encontre de toute exploitation : Ce qu'il y a de mieux dans les musées, ce sont les fenêtres. Et pour preuve patente de sa sincérité, combien d'entre elles, pour toujours, béent amoureusement en son œuvre !

Un cher vieil ami peintre m'a, lui, plusieurs fois assuré que le soir, une fois couché, la lumière éteinte et les paupières closes, il voyait alors très souvent défiler quantité de ses propres tableaux, mais – le veinard ! – chaque fois beaucoup plus nombreux qu'en réalité il ne pouvait en peindre !

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