Les amours illicites de P-J Jouve

Écrit en 1927 mais écarté par Jouve pour des raisons affectives compréhensibles, ce texte analyse la relation clandestine qu'a entretenu l'auteur avec une amante bien plus jeune que lui.
En dépit des obstacles de la religion, du mariage et de la société, l’auteur osa cet amour sans réserve et en écrivit tout, de la fraîcheur des premiers mots jusqu’aux chagrins de la fin. Quoique éphémère cette histoire restitue l'éternité de ce type de relation.
Se découvre aussi la perfection formelle de l'œuvre où la psychanalyse du grain à moudre. Pas toujours perçue près d'un siècle plus tard à sa juste mesure la création jouvienne ne cesse de considérer le langage comme l’organe spirituel de l’homme et la poésie comme l’expression des hauteurs de la langue.
L'amour est ici tel quel : C’est fait, le rideau se déchire, les visages sont pourpres, tout est désormais nu, terrible, l’homme et la femme se contemplent, s’approchent. Une face pâle est effrayée, des souffles sont perdus dans une fête. L’avenir se déroule – j’accepte – j’accepte – déjà avec mes deux bras je lui fais une ceinture, c’est plus chaud que son regard.
Toute la dimension physique et les déchirements de l'âme sont donc offerts dans leur intensité et  de manière fractale.

Jean-Paul Gavard-Perret

Pierre-Jean Jouve, Beau Regard, Editions Fata Morgana, septembre 2023, 56 p.-, 14€

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