Christophe Esnault le flâneur ou presque

Christophe Esnault poursuit ses divagations farcesques où il noie jamais le poisson. Sauf lorsque des truites sont frétillantes et possèdent- entre autres – des oreilles sous leurs cheveux fous.  II les préfère d'ailleurs dans sa baignoire plutôt que dans les trous d'eau d'où il retire – entre autres – de jeunes silures.
S'inscrit au fil des poèmes et de l'eau une sorte de river-movie et de roman de formation aquatique et libidinal. L'enfant est poisson-chat : ceux que les pêcheurs n'aiment pas beaucoup mais dont les gourgandines apprécient les pattes de velours (et vice versa sans doute).
Bref il ne faut pas jeter Esnault avec l'eau de ses bains. D'autant qu'il se débrouille très bien tout seul. En attendant il savait patienter. Une fois son chien jeté à l'eau pour lui apprendre à nager au bas d'une chute d'eau, il savait s'auto-tripoter en rêvant aux formes généreuses d'une éducatrice dont il était amoureux.
Il faut en effet que la jeunesse se passe. Et ce dans un certain désordre et en demandes démesurées mais souvent restées muettes. C'est pourquoi les poissons furent ses semblables, ses frères. Avant que de polissonnes poissonnes" se fixent à son hameçon placé à un endroit précis que lui avaient indiqué les plus bienveillants de ses amis.

Jean-Paul Gavard-Perret

Christophe Esnault, L'enfant poisson-chat, Publi.net, avril 2020, 110 p.-, 12€

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