Thierry Laget et le super-flux

L'Homme joue avec l'ombre comme avec le feu. Les deux restent des inconnus. Pour s'approcher de la première Laget crée une philologie essentialiste. Il plonge dans les cultures et les langues pour voir comment l'ombre se dit, dort, passe, brille.
Ce texte-passage descend donc aussi vers l'ombre des langues pour découvrir sa profondeur, ses échappées, ses secrets. Ces derniers sont plus ceux de l'esprit que du monde. Car c'est là où l'être se perd et essaye de savoir ce qui se passe, que l'ombre peut s'assimiler au noir donc à une manifestation lumineuse. Cela est toutefois une condition nécessaire mais pas suffisante.
Mais elle reste néanmoins pour l'auteur le signe, tracé par le pinceau d’un calligraphe qui, quelque part derrière elle, offusque la lumière. 
Toutefois elle peut-être bien plus : c'est la couleur qui nous manque mais qui en elle fait tout autant défaut. Nous sommes ici non plus dans le superflu mais l'essentialité de l'être et de la langue.

Jean-Paul Gavard-Perret

Thierry Laget, La partie ombragée, illustrations de Philippe Favier, Fata Morgana, juin 2023, 56 p.-, 14€

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