Toshio Saeki et l'underground nippon

 

La galerie Nanzuka de Tokyo ouvre avec le maître de l’art "dar" et salace Toshio Saeki. L’artiste mixe l’érotisme, l’humour et l’horreur imprégnés de reliques mythologiques ou historiques nippones dans la droite ligne de l’art underground japonais dont il est une des figures de proue.

De la civilisation humaine extrême orientale et de ses croyances il ne reste que ce qui en tombe. Cela n’empêche en rien l’enchantement. L’Éros reprend son importance face à Thanatos dans la magnificence que l’artiste organise selon une féerie en charpie.

Se nourrissant du bestiaire yokai de l’imaginaire traditionnel nippon, pour agrémenter les narrations, le voyeurisme, le sadisme et le bondage font copain-copain.
Le plaisir ne jaillit que par des voies adjacentes : blessures, anguilles excitées, cordages, poulpes. Tout semble bon afin d’assouvir les désirs autant joués qu’enjoués. Ils se regardent à travers portes, fenêtres etc.

S’y découvrent des hymens imprévus entre les êtres humains et fantômes, squelettes, vampires et divers monstres dans des images à la ligne et couleur aussi claire que ses Hergé - la comparaison s’arrête là.
Sauf l’humour peut-être même s’il n’est pas de même nature…

Jean-Paul Gavard-Perret

Toshio Saeki, Unnem, Nanzuka Gallery, Tokyo, janvier-mars 2018.

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