Dans la nuit de novembre, une Audi surpuissante quitte la route et s’envole avant de se retrouver le capot fiché dans la terre d’un ravin quelques mètres plus bas. La femme qui s’extrait péniblement de la voiture n’est pas blessée mais choquée et terrorisée : Véro, sa petite fille a disparu.

Mais après avoir fait venir un chien policier et des experts en nombre, la réalité s’impose : aucun enfant n’accompagnait la conductrice, Nicky.

Intrigués, le sergent Wyatt et son assistant décident de pousser plus loin leurs investigations et vont de surprise en surprise : Nicky, plutôt déboussolée par plusieurs commotions cérébrales successives leur paraît confuse et sous l’emprise totale de son mari Thomas.

Celui-ci, d’autre part, jure qu’ils n’ont pas d’enfants et que Véro n’a donc jamais existé. Même s’il cache la photo d’une fillette dans ses affaires.

Le duo formé par Nicky et Thomas intéresse au plus au point les enquêteurs : changeant fréquemment de région, ils semblent des plus atypiques, ressemblant plus à des malfaiteurs en cavale qu’à un couple vivant en harmonie.

Quant à Véro, si elle n’était pas dans la voiture, elle est le fil rouge du roman et hante les personnages dont Nicole qui erre entre troubles psychologiques, folie totale et alcoolisme, jusqu’à la dernière page. Quant à son mari, un peu trop protecteur, le doute est également permis. Le suspens est total, les révélations se font au compte-goutte et laissent au fur et à mesure place à de nouvelles questions.

Entre défaillances de la mémoire, manipulation mentale et amour sincère, le nouveau roman de Lisa Gardner sur fond de fantastique est à la hauteur de ses précédents, notamment La maison d’à côté qui lui valu le grand prix des lectrices de Elle.

Brigit Bontour

Lisa Gardner, Le Saut de l’ange, Albin Michel, 471 pages, 22€