Ernest Pignon Ernest aime réexplorer les cités ainsi que  les détresses humaines de puis les années 60 70 jusqu'à notre monde actuel. Au centre de ces visions le plasticien monta divers tombeaux pour et par exemple glorifier Rimbaud ou Pasolini.
Pour l'artiste  Pasolini a annoncé la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui, c'était pour lui un visionnaire. Pasolini a souligné des thèmes chers à l'artiste : déshumanisation sous néo-capitalisme consumériste et acculturation. Les deux artistes se rejoignent face à la fausse liberté de bien des artifices.
J'ai des tas de choses en commun avec lui ! Le travail sur le corps, les références à Masaccio, à Caravage, dit Ernest Pignon Ernest qui trouve chez l'Italien comme dans ses propres images un moyen de souligner la réalité la plus prosaïque, la plus violente.
Et André Velter rappelle que l'émotion provoquée par ces images nous interroge à un moment crucial en travaillant ce qui ne se voit pas forcément. Entre autres une paupérisation qui guette le plus grand nombre dans le monde tel qu'il devient. D'où ses images où la solitude possède des ombres et des cris dans les rues comme dans les arrière-cours.

Jean-Paul Gavard-Perret

André Velter, Ernest Pignon-Ernest, nouvelle édition augmentée, coll. Livres d'Art, Gallimard, juillet 2022, 360 p.-, 50€