Kim Kimberly est danseuse, maquilleuse, actrice, plasticienne - surtout plasticienne. Elle  crée comme elle vit : avec excès. Certains en prennent ombrage mais l'artiste s'en moque et son œuvre dépasse toutes les frontières. S'y mêlent un post surréalisme, un expressionnisme entre l'abstrait et le figural, un art primitif aussi. Ses totems sont sans tabous. Ses bustes aussi. Ils révèlent une intime incandescente. Loin de toute paix éros y brûle, s'y noue et se sculpte en des formes aussi profanes qu'étrangement sacrées pour la célébration de l'étreinte ou de la séduction.

 

L'œuvre re

fuse de sacrifier aux aspects sombres de l'existence. Et Kim Kimberly est capable de détruire tout ce qu'elle a fait tant son niveau d'exigence reste important. Elle avance ainsi sans défaillance à la recherche de jaillissements. Comme les femmes surréalistes (Leonora Carrington, Leonor Fini, Mirabelle Dors) elle mêle l'art à l'amour  et ne sacrifie pas le premier au second. C'est ce qui donne aux œuvres  une force aussi tellurique, solaire qu'électrique. Dans des remous de formes et de couleurs les "silhouettes" créées sont aussi axées que "missfits". Surgit l’émotion des corps, l'artiste en pénètre les cercles pour s’approcher d’un centre jamais atteint mais dont elle ne cesse de se rapprocher.

 

Jean-Paul Gavard-Perret