Résilles de lecture de Jack Polart

 

 


 

Avec Jack Polart l’image est moins une chose qu’une chair vivante : en sa présence un délice souffle sur le monde. Néanmoins la femme n’est pas seulement objet de fantasme frontal. L’artiste s’amuse avec ses lignes et celles de ses vêtements.  Dans New-York l’’artiste et son modèle jouent, s’abandonnent, se perdent dans l’attente - éprouvée parfois comme un sursis provisoire parfois comme un espoir.  Le corps échappe aux heures, le délabrement de l’horloge passe à travers le brassage de repères : les échauffourées d’éclats de civilisations qui ne sont que des frissons de lignes où le corps se montre par bribes. Il existe soudain une poésie de l’errance. L'espace sépare, le temps les unit.  Dispersion et ordre, de reprises en reprises, de segments en segments. Flux persistant au seuil de l'égarement programmé.  Les photographies s'incrustent par l'impalpable de leurs caresses en trouant le réel donner l'illusion d'une autre manière d'être face au passage du temps. La résilience devient « résillances ».

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Exposition actuelle de Jack Polart au BNB, Bistrot Nouveau Brooklyn, Paris.

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