Chritina Garcia Rodero entre sépulcre et résurrection

 

 



 

 

Dans l’œuvre de Christina Garcia Rodero la mémoire ne cesse de se dédoubler : les personnages se multiplient afin d’ouvrir des possibles auxquels le voyeur donne le nom d’histoires. Mais dans chaque photographies celles-là deviennent des fables - ce qui est différent. Elles  inscrivent un inaltérable écart entre la réalité et l’imaginaire.

 

L’artiste espagnole reconstruit des images immémoriales, des demeures d’éternité. On se souvient alors des tombes étrusques qui étaient l’envers mais aussi la duplication de la maison habitée. Le voyeur croit à la transparence de la fable et de son leurre puisque l’ensemencement de la photographie le plonge dans une étrange perplexité.
Christina Garcia Rodero embaume le corps de ses princesses et de ses officiants au mirage de ressemblances implicites. L’artiste y glisse des indices comme au fond d’un jeu de piste. Se devine que la sensation la plus forte en lui serait celle du retrait. Mais il avance. Chaque portrait devient l’icône dont l’aura reste indélébile. Qu’importe alors si le temps passe : l’œuvre le retient. Les  silhouettes sont belles et pâles comme celles des femmes dans les films d’Ozu. Elles sont là, elles sont loin dans des mises en scènes parfois drôles mais le plus souvent spectrales.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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