Douce mais discrètement provocante l'œuvre d'Anne-Sophie
Viallon se nourrit des codes équivoques, des croisements interactifs de divers techniques
et matières dont la couture et le textile. Ce travail permet entre autres des
détournements audacieux, de pratiquer le passé empiété et de répondre à la
dématérialisation de l'art mais aussi du monde.
Restent des éléments perdus, des solitudes mais leurs vagues
s'obstinent, des ondes setouchent pour
saborder le naufrage. Les traits discrets traversent l'infini des supports.
Leurs courbes se prononcent. C'est une caressequi erre parmi les instants des plages qui paraissent parfois démesurées.
Dans le suivi du mouvement, des murmures plastiques renaissent,
renouvelés malgré l'absence et le rappel des ressemblances. Le corps s'en
retourne sur le tracé invisible de la mémoire vive. Anne-Sophie Viallon la réveille
souvent à partir de vieilles photographies qu’elle
perçoit comme « l’essence du début des mutations profondes ».
S’ensuivent des métamorphoses par un montage et une expression minimalistes.
L’image incarne l'énigme de la femme. Ascèse et sensualité : leur
mélange est indissociable. Les questions restent ouvertes là où vient la montée
de la vie de manière subtile et à travers les bribes du passé. Pour l’accréditer,
l'artiste offre ses bribes d’éternité, elle y glisse des dépouilles afin de
proposer leur renaissance là où les indices imposent leur aura aussi minime qu’indélébile.
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