Erik Johansson : incisions
Captant l’héritage du surréalisme, Erik Johansson ouvre à tous les sens du terme le réel. La tiare de l’imaginaire jaillit des soutanes noires du réel. Manière de réveiller un monde mourant, asphyxié mais pas forcément pour l’embellir : il s’agit d’en traduire le chaos. A la majesté des palais de la nature fait place leurs écornures.
Tel une taupe ou un chirurgien Johansson soulève la peau du monde. L’importance de la narration devient fondamentale.
Mais son surréalisme n’a rien d’aimable : le cauchemar est plus proche que le rêve. Et l’artiste y traduit l’inquiétude postmoderne. Il donne des visions de dévoilements. Ses révélations ne sont en rien de séduisants postiches. Apparaît une contre épopée jamais éloignée du romantisme de la ruine bien plus pertinente que le fantastique mineur de la science-fiction. A la régression hypothétique font place les signes de la grandeur et de la décadence des mondes d’aujourd’hui.
Jean-Paul Gavard-Perret
Erik Johansson, “Let's leave”, Lorem-Ipsum.
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